Le contrôle parlementaire s’est  poursuivi ce mardi 4 novembre 2025 au Sénat, avec la réponse de Monsieur Daniel MUKOKO SAMBA, Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Économie nationale, à la question d’actualité posée par l’honorable Sénateur Janvier MWISHA KASIWA, relative à l’appréciation depuis mi-septembre dernier d’environ 28% en moyenne du franc congolais par rapport au dollar américain sur le marché de change intérieur.

L’auteur de la question a souhaité connaître notamment, les mesures mises en œuvre par le Gouvernement pour obtenir ce raffermissement du Franc Congolais, la manière dont le gouvernement compte garantir la stabilité et la durabilité de cette appréciation, les facteurs explicatifs de cette appréciation, les actions prévues pour s’assurer que les bénéfices de cette appréciation se répercute sur le prix des facteurs de production et à la consommation à travers les marchés nationaux, les mesures concrètes pour protéger les consommateurs.   

Dans son speech, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Économie nationale a attribué cette appréciation à la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo, notamment  à la révision du taux de réserve obligatoire en devises, qui était resté fixé à 1.995 FC depuis 2021, la coordination entre la politique monétaire et la politique budgétaire de rigueur, levier principal de renforcement du franc congolais. Monsieur Daniel MUKOKO SAMBA a rassuré les élus des élus du maintien par le Gouvernement de cette dynamique afin de consolider la stabilité et l’équilibre macroéconomique.

Concernant l’impact réel de cette appréciation sur le panier de la ménagère, le Vice-Premier Ministre a confirmé la baisse des prix des biens sur les marchés et a rappelé que le Ministère de l’Économie ne fixe pas les prix des biens, mais veille au respect des structures de prix établies par les entreprises. Qu’à cela ne tienne, les mesures de réduction des prix ont été prises par son ministère, a-t-il annoncé.

Monsieur MUKOKO SAMBA a également indiqué que l’écart entre le taux de change officiel et le taux parallèle est désormais inférieur à 2 %, et que la Banque Centrale poursuivra sa politique monétaire actuelle et a annoncé une projection de 1,6 % d’ici fin décembre 2025 afin d’aboutir  à la dédollarisation de l’économie congolaise.

Face à l’importance du sujet, les Sénateurs ont soulevé quelques observations. Leurs préoccupations ont donc porté notamment sur: la disproportionnalité entre l’appréciation du franc congolais et la baisse effective des prix sur les marchés; les mesures garantissant la soutenabilité de ladite appréciation; les délais d’ajustement des prix ; les sanctions à l’encontre des entreprises qui ne se conformeraient pas aux nouvelles structures de prix; la durée estimée pour atteindre une stabilité durable du franc congolais ; la finalité économique de cette mesure ; la coordination entre les politiques monétaire et budgétaire ; l’affectation des fonds destinés à compenser les pertes des entreprises pétrolières.

Pour finir, les Sénateurs ont formulé des recommandations selon lesquelles, la victoire économique, matérialisée par l’appréciation du franc congolais soit transformée en victoire sociale. À ce sujet, ils ont exhorté le Gouvernement, à travers le Ministère de l’Économie nationale, à renforcer les mécanismes de contrôle des prix sur les marchés.

DICOM