MOLENDO SAKOMBI SOLLICITE ET OBTIENT DU SENAT 24 HEURES POUR DES REPONSES CIRCONSTANCIEES

Il a été ce  mercredi 3 décembre, face aux sénateurs en plénière. Il s’agit de MOLENDO  SAKOMBI, ministre des Ressources hydrauliques et Électricité.

A la suite d’une Question orale avec débat qui lui a été adressée,  dans le cadre du Contrôle parlementaire, ce membre du Gouvernement SUMINWA II, s’est livré au rituel constitutionnel pour répondre au questionnement principal de l’honorable  MWISHA KASIWA Janvier, sur l’état des lieux du Projet Hydroélectrique d’Inga.

Selon l’initiateur de cette question, malgré la reconnaissance universelle de l’électricité comme moteur de développement économique, la RDC demeure parmi les pays les moins électrifiés de l’Afrique subsaharienne.

 Selon les statistiques de la Banque mondiale,  le taux d’accès moyen national est de 22,1 %.

Par ailleurs, il s’observe un contraste notable  entre les zones urbaines couvertes à 55,6 %, contre 1,0%  pour  les zones rurales. Des chiffres qui, somme toute, sont en deçà de la moyenne régionale.

Partant, l’honorable  Sénateur, auteur de la Question orale avec débat, a voulu  en savoir plus sur la politique nationale en vigueur,  de desserte en électricité. S’ajoute à cela, la situation de l’offre énergétique totale, entendu la  production de la SNEL et des indépendants.  Y compris dans les zones de l’Est du pays, encore sous occupation des forces rebelles.

Qui plus est, le patron des Ressources Hydrauliques et Électricité a été  convié à éclairer la religion des élus des élus, sur la Demande énergétique, non seulement  à Kinshasa, mais également  dans les autres provinces, à l’étranger.  Quel est le déficit actuel de satisfaction? Quel est le budget d’investissement alloué au renouvellement des équipements de la SNEL? Quelles sont les causes des coupures intempestives observées au quotidien dans le circuit de distribution? Quelles sont les initiatives du ministère pour faire face aux   différents avatars évoqués ci-dessus qui empêchent une couverture maximale nationale en desserte électrique? Autant de questions, parmi tant d’autres, auxquelles répondre le ministre MOLENDO SAKOMBI. Il importe de relever que les  Sénateurs ont poussé plus loin leur curiosité, demandant au ministre de faire l’évaluation de la performance de l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE). Où en serait-on avec  les projets Inga III et Grand Inga? Qu’en est-il  des partenaires impliqués, des financements déjà décaissés et de la date espérée d’achèvement des travaux?

83% DES FINANCEMENTS EXTERIEURS

Dans son intervention, monsieur SAKOMBI MOLENDO Aimé a indiqué que la RDC s’est engagée à améliorer son secteur énergétique autour de plusieurs axes stratégiques notamment la réhabilitation et la modernisation des infrastructures ; la promotion des mini-réseaux ; et l’intégration régionale via la SADC, le COMESA et la CEEAC. L’objectif fixé par le Gouvernement est d’atteindre un accès universel à l’électricité d’ici à 2040.  Avec une étape intermédiaire de 62 % en 2030, conformément aux engagements du Compact Énergétique, également appelé Mission 300 (M300). La politique nationale vise aussi à renforcer la gouvernance du secteur, à encourager la participation du secteur privé, soutenir les populations vulnérables et à promouvoir l’efficacité énergétique.

S’agissant de l’Offre énergétique actuelle, le numéro 1 des Ressources hydrauliques et Électricité a fait savoir que la RDC dispose d’une puissance totale d’environ 2 507 mégawatts dont : 1 901 MW sont issus de la production SNEL, 189 MW proviennent de la Centrale de Busanga ; 413,5 MW sont fournis par des importations régionales et  3,5 MW destinés à l’exportation.

S’agissant des travaux de réhabilitation, MOLENDO SAKOMBI a laissé entendre que les ouvrages sont en cours pour remettre en service quatre groupes de production : Inga II, Nzilo, Zongo I et Tshopo. « Ce qui portera la puissance disponible de la SNEL à 2 128 MW.  Soit, une augmentation de près de 12 % », explique-t-il.

Quant au financement des projets, M. Molendo Sakombi a renseigné qu’entre 2015 et 2024, la SNEL avait prévu d’investir annuellement 497 millions USD dans le renouvellement et le renforcement de ses équipements.

Cependant, regrette-t-il, « seuls 257 millions USD ont été effectivement mobilisés.  Soit 52 % des prévisions. L’essentiel de ces financements évalués à 83 %,  provient des partenaires extérieurs, révélant une forte dépendance aux aides internationales ».

Parmi les projets réalisés ou en cours de réalisation,  figurent : la construction des lignes 120 kV ; la modernisation du compensateur synchrone SCK ; la réhabilitation de la ligne Inga-Kolwezi et d’Inga II.

QUAND LA DEMANDE EST SUPERIEURE A L’OFFRE

Evoquant la sempiternelle problématique de coupures intempestives de l’électricité dans les grandes agglos du pays, MOLENDO SAKOMBI a expliqué que plusieurs causes sont à l’origine de cette situation tant décriée. Entre autres, le déficit chronique entre l’Offre et la Demande, la vétusté des infrastructures de production, de transport et de distribution, ainsi que le vandalisme ciblant les installations électriques.

Aussi, rassure-t-il que plusieurs actions ont été engagées depuis son arrivée à la tête du ministère pour suppléer à  cette situation.

QUID  DE LA STRATEGIE GOUVERNEMENTALE  POUR 62% DE COUVERTURE?

Lors du débat qui a suivi les réponses du ministre, les Honorables Sénateurs ont soulevé plusieurs préoccupations majeures. Notamment, sur  les risques de  faillite  auxquels sont exposées des entreprises monopolistiques dans l’énergie ; les critères de priorisation des provinces dans le déploiement des projets et exclusion du Bas-Uélé ; les  projections de couverture énergétique pour les cinq prochaines années ; l’absence de structures administratives de la SNEL dans certaines provinces,  entraînant du coup, une dépendance constante des provinces issues du démembrement de 2015.

Le niveau d’exécution des travaux du barrage de Katende, la problématique de mise en service du barrage de Kakobola ; la mauvaise gestion des réseaux de transport et de distribution d’électricité ; les mesures disciplinaires contre les agents auteurs de raccordements illégaux ; la  nécessité de privilégier les partenariats public-privé à moindre coût ; la réattribution du marché public du projet Nzilo 2 ; le sort du projet régional Ruzizi 3 dans le contexte de l’agression rwandaise ; la  stratégie gouvernementale pour atteindre un taux d’électrification de 62 % d’ici à  2030 … sont autant de questions posées au ministre  MOLENDO SAKOMBI.  DICOM