Le projet de loi de finances 2024 en RD Congo poursuit, sans désemparer, ses traditionnelles navettes entre les deux chambres du Parlement. Après l’Assemblée nationale, le Sénat a jugé recevable  ledit projet de loi,  au cours de sa plénière du mardi 7 novembre courant. Ce, avant d’en entamer l’examen, conformément aux dispositions de l’article 127 du Règlement intérieur de cette chambre parlementaire.

Tradition oblige, le ministre d’Etat ministre du Budget, a commencé par présenter l’économie dudit projet de loi, avant que le speaker de la Chambre n’ouvre le débat général. D’entrée de jeu, l’hôte du Sénat a souligné que le texte original a subi quelques réaménagements au niveau de l’Assemblée nationale, avant sa transmission au Sénat pour examen.

Dans son exposé, le patron du Budget a renseigné que le projet de loi de finances 2024 s’articule autour de quatre axes essentiels, soulignant qu’il a été élaboré dans un contexte marqué de différents faits dans divers domaines de la vie nationale.

Sur le plan politique, le Gouvernement, par la bouche de son ministre D’Etat ministre du Budget, indique que la conception du projet de loi de Finances 2024 a été guidée par l’organisation des élections présidentielle, législatives nationales, provinciales et municipales de décembre 2023. Quant au plan diplomatique, l’organisation des IXèmeJeux de la Francophonie à Kinshasa, s’est également inscrite dans le contexte qui a concouru à l’élaboration dudit projet de loi.

Sur le plan sanitaire et humanitaire,  le ministre d’Etat, ministre du Budget, a relevé  que la levée des mesures de lutte contre la pandémie à Covid-19 à la frontière, la mise en œuvre progressive de la couverture santé universelle et la situation humanitaire préoccupante dans l’Est du pays à la suite de la guerre; s’étaient également invitées à la conception du projet de loi soumis à l’examen de l’autorité parlementaire.

Par ailleurs, le ministre d’Etat Aimé Boji a promis qu’un accent sera accordé au suivi de la mise en œuvre des programmes d’envergure conduits par le Gouvernement. Entre autres, le Programme de Développement Local de 145 Territoires (PLD)  , la gratuité de l’enseignement primaire et la couverture santé universelle.

Lors du débat général qui a suivi l’exposé du ministre d’Etat et ministre du Budget, les différents intervenants ont exprimé leurs inquiétudes en rapport avec des aspects d’intérêt national. En l’occurrence,  le dépassement budgétaire, le retard constaté dans l’opérationnalité de la caisse nationale de péréquation, la léthargie dans la matérialisation du PDL 145 territoires.

Le Sénat étant l’émanation des provinces, chaque intervenant a profité de la présence du ministre pour prêcher pour sa propre chapelle. Au regard du nombre de sénateurs inscrits pour prendre la parole, d’aucuns ont pensé que le numéro 1 du Budget solliciterait un délai nécessaire pour répondre aux différentes préoccupations exprimées. Erreur. Aimé Boji a plutôt répondu, in globo, aux inquiétudes de ses hôtes.

Toutefois, quant aux aspects requérant des données chiffrées, le ministre du Budget s’est montré prudent. Aussi, a-t-il souhaité réunir toutes les données documentées à mettre à la disposition de la  Commission Ecofin. Un délai de cinq jours a été accordé à ladite Commission pour présenter un rapport à adopter lors de la prochaine plénière.

DICOM