La ministre de la Culture et le DG a.i de la Regideso invités de la plénière Sénat de ce lundi

Le contrôle parlementaire se porte bien au Sénat en cette session ordinaire de mars 2022. Après la Ministre des mines, le 5 avril courant, la Chambre haute du Parlement a reçu au cours de sa plénière de ce lundi 11, la Ministre de la Culture et des Arts, pour répondre à la question orale avec débat de l’honorable Denis KAMBAYI CIMBUMBU, initiée depuis le 11 octobre 2021.

Il a été question, au cours de cette plénière, que la Ministre de la Culture et des Arts éclaire la lanterne du Sénat, sur la politique gouvernementale mise en place pour mettre fin à l’embargo décrété contre la production des artistes congolais dans l’Espace Schengen.

En liminaire, l’honorable sénateur, auteur de la question, part du constat que depuis une dizaine d’années, les artistes musiciens congolais ne se produisent plus dans l’Espace Schengen.  Et ce, devant l’œil impuissant de l’Exécutif national.

Selon l’honorable Denis KAMBAYI CIMBUMBU, ce silence du Gouvernement de Kinshasa face à la situation des artistes musiciens, est à la limite inacceptable, dans la mesure où l’art dans lequel excellent ces derniers constitue l’une des expressions de la Culture, en tant qu’élément vital d’une société dynamique, s’exprimant dans la manière de raconter ses histoires, de fêter et même de rappeler le passé.

A la suite de la question de son interpellateur, la Ministre de la Culture, des Arts et des Patrimoines a aussitôt pris la parole  pour présenter ses moyens de défense structurés en deux points ; à savoir, l’approfondissement d’une inquiétude nationale et les éléments de réponse à travers l’action du Ministère de la Culture, des Arts et des patrimoines.

S’agissant du premier point, Mme la ministre a estimé que l’on ne devrait pas parler de l’embargo des musiciens congolais de se produire dans l’Espace Schengen, tant il ne s’agit pas d’une mesure officielle. 

Néanmoins, elle reconnait qu’il y a certains Congolais vivant dans les pays d’Europe, dont certains ayant déjà changé de nationalité, qui s’en prennent, dans un extrémisme violent, non seulement aux  artistes musiciens et leurs producteurs, mais aussi aux gestionnaires des salles de spectacle où veulent se produire les musiciens. Cela, explique la Ministre, pour des raisons que ces Congolais présentent comme la manière pour eux de faire de l’Opposition politique au pouvoir de Kinshasa d’avant 2018.

« Ils se surnomment « Combattants«  ou « Taliban«  et leur cri de guerre est « Ingeta« . Certains d’entre eux ont déjà trouvé en ce sabotage, des productions musicales de nos artistes, un moyen de justifier leur « statut d’opposant«   et par ricochet, leur demande d’asile politique sur le sol européen », explique Mme Catherine KATUNGU FURAHA.

« UNE QUESTION PRISE AU SERIEUX« 

Aussi,a-t-elle rappelé que depuis son entrée en fonction, le Gouvernement de la République prend très au sérieux cette question et partage l’inquiétude de l’Honorable Denis KAMBAYI CIMBUMBU. Ce, dans la mesure où la promotion de la culture musicale de la RD Congo, à travers le monde, se retrouve non seulement limitée mais surtout très menacée. 

S’agissant de l’action du Gouvernement, via le  ministère de la Culture, des Arts et Patrimoines, Mme Catherine KATUNGU FURAHA fait savoir que celle-ci tire ses racines des dispositions de l’article 46 de la Constitution qui enjoint à l’Etat congolais, entre autres, de protéger le patrimoine culturel national et d’en assurer la promotion. Le Gouvernement, dans son Programme d’Actions 2021-2023, s’est engagé à défendre et à revaloriser le secteur culturel du pays en vue d’en faire une véritable industrie-en soutien à l’Economie-non seulement pour l’épanouissement social de l’artiste mais aussi pour le développement intégral du pays.

Toujours dans le cadre de la recherche de solutions, la ministre présente quatre principaux acteurs sont identifiés au niveau du Gouvernement. A savoir, les combattants, les artistes, les autorités congolaises et les dirigeants français, belges et européens en général. 

Après l’exposé de la ministre, la parole a été accordée à la plénière. Dans l’ensemble, les honorables sénateurs ont estimé qu’il faille protéger l’ensemble de la Culture congolaise, en ce compris le folklore et autres.

Toutefois, ils ont cherché à savoir les mesures prises par le Gouvernement congolais pour conserver les œuvres d’art restituées par la Belgique. La plénière a également témoigné d’un intérêt réel pour le théâtre, en demandant à la ministre de censurer certains propos frisant l’immoralité dans les œuvres des artistes.

Par ailleurs, les Honorables sénateurs ont également cherché à savoir les mesures de protection des artistes prises par le Gouvernement, de sorte que ces derniers vivent de leurs œuvres, en termes de droits d’auteur.

Avant d’aborder la question orale avec débat de l’honorable Denis KAMBAYI CIMBUMBU, à la ministre de la Culture, des Arts et Patrimoines, la plénière a procédé à la validation des pouvoirs de l’honorable BUANOKO KALOMBO Rémy, 1er Suppléant   de feu le Sénateur MWAWATADI BANJILA SHIBONDO Boni, décédé le 14 janvier 2022 à Kinshasa.

La plénière du Sénat de ce lundi 11 avril, s’est clôturée par l’audition du Directeur général a.i de la Regideso, interpellé par l’honorable Papy BAZEGO  TEBUSELI au sujet des perturbations récurrentes dans la distribution d’eau sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo. Après l’oral de ce denier, l’Honorable Président de la Chambre haute du Parlement, Modeste BAHATI LUKWEBO a suspendu la séance, après 18heures, avant d’exhorter les sénateurs désireux d’intervenir, de garder leurs préoccupations pour les exprimer à la plénière de ce jeudi 14 avril.