LE SÉNAT EXHORTE LE GOUVERNEMENT A METTRE EN ŒUVRE LA LOI SUR LA PROGRAMMATION DE LA PNC

Le Sénat de la République Démocratique du Congo se dit profondément préoccupé par la dégradation constante de la situation sécuritaire dans les parties Est, Nord-Est et Ouest du pays. Le Speaker de la Chambre Haute du Parlement l’a clairement déclaré, le lundi 15 Septembre, dans son discours d’ouverture de la Session Ordinaire en cours.

« La situation à l’Ouest du pays, notamment dans les provinces du Maï-Ndombe, Kwango, Kwilu, du Kongo- Central et dans la Commune urbano rurale de Maluku, demeure préoccupante. Les mêmes phénomènes décriés lors de nos précédentes sessions persistent, compromettant la tranquillité de nos populations », affirmait l’Honorable Président du Sénat, Jean-Michel SAMA LUKONDE.

Devant plusieurs chefs de corps constitués dont Mme la Première Ministre, Judith Suminwa et des Diplomates en poste à Kinshasa, le numéro 1 de la Chambre Haute du Parlement Congolais n’est pas allé par quatre chemins, pour décrier la précarité dans laquelle vivent en permanence, les populations de ces différentes provinces.

« Les braquages en plein jour, des enlèvements contre rançons et plusieurs autres actes criminels ne font que grandir la désolation du quotidien de nos populations », déplorait le premier des Sénateurs.

Pour l’Honorable Président du Sénat, ces actes constituent, ni plus ni moins, une menace réelle, non seulement contre l’intégrité physiques des populations civiles des provinces concernées mais aussi, contre leurs biens.

A ces entreprises mortelles, le Président du Sénat ajoute des projets d’extrême nuisance morale par la cybercriminalité et le recours immodéré à l’Intelligence Artificielle (IA) ; la propension délibérée des fakes news dans le but d’alimenter de l’électrochoc et fragiliser, déstabiliser la République Démocratique du Congo.

On rappelle que l’insécurité dans les provinces issues du découpement de l’ex-Bandundu, est l’œuvre des jeunes autochtones constitués en une milice tristement célèbre, opérant sous le label « Mobondo ». Comme des terroristes ADF- NALU dans l’Ituri et le Nord-Kivu, les fameux « Mobondo » font des incursions dans les villages. Au mieux, ils incendient les maisons d’habitation, blessent grièvement leurs cibles et pillent leurs bétails. Au pire, ils donnent gratuitement la mort aux passagers sans aucune défense et aux paysans. Ces derniers, depuis l’apparition de ce phénomène, ne savent plus-vaquer paisiblement à leurs activités agricoles.

LE TRYPTIQUE PAIX- SÉCURITÉ-DEVELOPPEMENT

Ici comme ailleurs, la paix, la sécurité et le développement sont trois variables dépendantes.

Pour comprendre ce tryptique, aucun pays ne saurait donc prétendre s’engager sur le chemin de son développement, sans avoir au préalable, évacué l’hypothèque de l’insécurité et gagné le pari de la paix.

La précarité de la situation sécuritaire dans l’espace Grand Bandundu, toutes proportions gardées dans la province du Kongo Central, en rajoute au sempiternel bourbier de l’Est du pays. En l’espèce, les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et de l’Ituri, au Nord-Est de la RD Congo.

S’agissant principalement le Nord-Kivu, l’Honorable Président du Sénat a rappelé le dernier massacre survenu dans la nuit du lundi 08 au mardi 09 septembre, respectivement dans les villages Ntoyo et Fotodu du secteur de Bapere, territoire de Lubero.

Cette boucherie humaine attribuée aux ADF, avait donc causé plus de 80 morts, enterrés le mercredi 10 septembre. Soit, cinq jours plus tôt, avant la rentrée parlementaire, le lundi 15.

APPLIQUER LA LOI SUR LA PROGRAMMATION DE LA PNC

Tel un médecin spécialiste, l’honorable speaker du Sénat ne s’était seulement limité à un simple bilan clinique. Bien au contraire, il prescrit une thérapie adaptée au diagnostic.

Face au tableau macabre, du fait de l’insécurité dans les coins du territoire national cités ci-dessus, le Sénat exhorte le Gouvernement à accélérer la mise en œuvre de la « Loi sur la programmation de la Police Nationale Congolaise (PNC).

Sans aucune prétention d’être un technicien de la question, le Président du Sénat compte parmi ces Congolais qui pensent que la lutte contre la criminalité exige des moyens adaptés et un professionnalisme irréprochable.

Par rapport à la nouvelle loi sur la Programmation de la PNC, il y a lieu de souligner qu’elle établit un cadre pluriannuel pour renforcer les effectifs, l’équipement et la modernisation de la Force publique.

Tout bien considéré, la Chambre des sages du Parlement RD congolais appelle à une attention particulière sur la gestion des frontières, jugée prioritaire pour contrer les infiltrations, les trafics illicites et la circulation non réglementée des armes.

D’ores et déjà, le Sénat dit être favorable à l’acquisition de technologies avancées de surveillance, une initiative perçue comme cruciale pour mieux contrôler le territoire national et anticiper les menaces. Car, « Gouverner, c’est prévoir », jugeait Émile de Girardin. DICOM